Le Sénégal a été choisi pour abriter la cérémonie du lancement de la version française de la 4e édition de L’Atlas du tabac, lancée par l’American cancer society et World lung fondation. Cet ouvrage qui est la consécration d’un effort mondial est un outil qui présente les informations les plus récentes et les systèmes de contrôle antitabac. Les données contenues dans cet Atlas, renseignent ses auteurs, ont été collectées par plusieurs sources et validées afin d’assurer qu’elles représentent une vue globale et détaillée de la situation actuelle du tabagisme dans le monde.
Dans le monde, 9 personnes meurent par minute des effets de la cigarette, regrette le Dr Abdoul Aziz Kassé. Cela doit amener les gouvernants et les décideurs africains à agir bien et vite pour que ce continent ne ressemble pas au reste du monde. Et Hana Ross, co-auteur de «L’atlas du tabac» de préconiser un système de taxation fort pour dissuader l’industrie du tabac. Puisque à son avis, au Sénégal, les taxes sur le tabac sont très faibles et cela ne fait qu’augmenter la marge bénéficiaire des industries de tabac qui de plus en plus, se redéployent en Afrique fuyant ainsi, les pays développés du fait des taxes élevées qu’on leur impose.
Ainsi, les activités de l’industrie du tabac sont en pleine croissance en Afrique. Et le Sénégal est loin d’échapper à cette situation. Au même moment, l’on note un «silence coupable» des élites de la Nation qui, selon Dr Kassé, laissent la fumée ravageuse gagner du terrain dans ce pays.
Ce qui fait dire à Peter Baldini, directeur exécutif de World lung fondation qu’au «moment où nous parlons, l’industrie du tabac est en train de tuer toute une génération par sa fumée dévastatrice et elle est en train de préparer les générations futures dans son projet funeste».
Dans notre pays, le taux de prévalence tabagique chez les jeunes garçons âgés de 13 à 15 ans est de 20% alors que chez les filles du même âge, il est de 10%. Des chiffres inquiétants qui devraient sonner le glas de l’industrie du tabac.
Awa Marie Coll Seck qui a écouté religieusement les complaintes du Dr Kassé a réitéré l’engagement «irréversible» de l’Etat du Sénégal à présenter la loi antitabac au Parlement dans les prochaines semaines. Car selon elle, la loi n’a que trop duré et par conséquent, il est temps qu’on la présente à la nouvelle Assemblée nationale. Le ministre qui promet un très bon usage de l’Atlas du tabac a rassuré les associations antitabac. «Je vais porter le plaidoyer au niveau du ministère de l’Economie et auprès du président de la République afin que la cigarette puisse être taxée au prix fort.» Avant d’annoncer dans la foulée, une nouvelle enquête sur le tabac en 2013.
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