CONSTAT - Usage à outrance du tabac chez les jeunes dans les écoles : De la nécessité d’avoir une loi avant 2013

Les statistiques récemment évoquées par le ministre de la Santé et de l’Action sociale sur l’ampleur de l’usage du tabac chez les jeunes ont fait froid dans le dos, mais le mal semble plus profond que cela, selon la Ligue sénégalaise contre le tabac (Listab).

Awa Marie Coll Seck indiquait que parmi les filles âgées entre 13 et 15 ans, 10% fument. A propos des garçons, s’indignait-elle encore, le quart consomme le tabac, surtout dans les écoles. «Si avant 15 ans un quart de jeunes garçons fument, c’est dire que ce fléau gagne du terrain au Sénégal», faisait-elle remarquer. Si on y prend garde, avec la publicité devant ou à côté des établissements scolaires, la tendance va aller crescendo et personne n’ignore les conséquences que cela va avoir sur la santé des jeunes. 

Dans un communiqué de la Listab, parvenu à la rédaction, les acteurs de la lutte antitabac rappellent aux autorités, le devoir de s’impliquer pour le vote de la loi avant la fin de l’année. «La lutte contre le tabac est d’abord et avant tout une question de législation. C’est dans cette perspective que depuis 2005, le Sénégal a ratifié la Convention cadre de l’Oms. A l’heure actuelle, nous disposons d’un avant-projet de loi que la Listab espère voir adopter par l’Assemblée nationale d’ici la fin de l’année», lit-on dans le document. Cette loi une fois votée, le Sénégal pourra disposer d’une réglementation de la production, de la commercialisation du tabac et de ses produits. 

Pour Bamba Sagna, chargé de projet à l’Alliance pour le contrôle du tabac (Acta) dont le siège est à Lomé au Togo, cette loi tant espérée devra permettre au Sénégal, de mieux protéger son environnement, de garder les lieux publics sans tabac et d’accroître la taxation sur le produit, pour générer des fonds destinés à la construction de nouvelles structures sanitaires, comme cela se fait ailleurs. Avant de rappeler, pour s’en offusquer que les usagers du tabac dans les pays pauvres, paient à l’industrie du tabac les 85 % des 600 milliards de dollars, que génère le marché annuel du tabac.

Suffisant pour créer les conditions d’une législation forte afin de pousser les industries du tabac à respecter les lignes à ne pas franchir, dans un pays de droit.
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