La ligue sénégalaise contre le tabac (Listab) a organisé hier, un atelier de renforcement des capacités des acteurs contre le fléau du tabagisme. L’objectif de ce séminaire est d’outiller les participants, afin qu’ils puissent mieux cerner et lutter contre l’ampleur de ce phénomène.
« L’interdiction du tabac n’a pas réussi à endiguer l’épidémie, même si elle était parfois très dure comme la peine de mort », c’est le constat fait par le docteur Abdoul Aziz Kassé de la ligue sénégalaise contre le tabac. Selon M. Kassé, les idées, la science et l’idéologie n’ont pas enrayé l’épidémie. Ces acteurs restent convaincus que le tabac provoque la dépendance. Ce qui les a conduits à se pencher, par une
recherche approfondie, sur la dépendance à ce produit toxique. Sur le plan économique, Nafissatou Baldé Sow du Consortium pour la recherche économique au Sénégal (Cres) dira que le tabac est responsable de 6 millions de décès
dans le monde.
« L’industrie du tabac profite aux entreprises qui deviennent de plus en plus rentables », regrette Mme Sow. À l’en croire, les producteurs de tabac en tirent profit, de même que les industries pharmaceutiques. « La dépense mondiale pour les publicités s’élève à 9 milliards de dollars chaque année », renchérit-elle. Et de poursuivre, « l’industrie du tabac constitue une manne financière pour les Etats ». Une étude réalisée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) montre que les pauvres sont les principales victimes du tabagisme. « Si le fumeur est un soutien de famille, il a une durée de vie très courte. Il meurt généralement à l’âge où il est plus productif. Ce qui plonge sa famille dans la pauvreté », informe la représentante du Cres. Ces acteurs renseignent que l’employé fumeur perd du temps en sortant toutes les 10 minutes de son bureau pour fumer.
Sur cette perte, l’on ajoute 1,5 milliard du budget du Ministère de la santé financé dans les actions de lutte contre le tabagisme. Le porte-parole du jour du Cres ajoute que la culture du tabac cause des dommages écologiques. « Les cultivateurs se retrouvent dans l’incapacité de diversifier leurs produits. Des terres qui pourraient servir à cultiver d’autres produits sont ainsi détournées, ce qui constitue une entrave à la résolution de l’autosuffisance alimentaire », regrette Mme Sow.
Dans ce sillage, note-t-elle, « le cultivateur est exposé aux maladies respiratoires du fait de la substance toxique dont il est en contact tous les jours ». D’après la tabacologue Dr Adja Marie Diop, cette rencontre entre différents acteurs antitabac a pour but de renforcer les compétences sur la lutte contre le tabac. Une occasion pour ce médecin de faire part d’un traitement permettant de réduire le taux de fumeurs.
« Nous avons entamé un traitement dénommé « sevrage du tabac ». Il se fait à l’hôpital Fann et celui de Grand-Yoff et il consiste à faire des consultations en pneumologie et cardiologie », rapporte Mme Diop. Et d’ajouter, « les asthmatiques sont très touchés, ce qui aggrave considérablement leur maladie ». Évaluant ce traitement, ce médecin laisse entendre que les acteurs ne sont satisfaits qu’à 8%.
« Nous avons entamé un traitement dénommé « sevrage du tabac ». Il se fait à l’hôpital Fann et celui de Grand-Yoff et il consiste à faire des consultations en pneumologie et cardiologie », rapporte Mme Diop. Et d’ajouter, « les asthmatiques sont très touchés, ce qui aggrave considérablement leur maladie ». Évaluant ce traitement, ce médecin laisse entendre que les acteurs ne sont satisfaits qu’à 8%.
« La situation du tabagisme est inquiétante dans notre pays, au moment où les acteurs constatent qu’il est très difficile de décourager un fumeur. « Une fois traité, le patient recommence à fumer dés qu’il retourne dans son environnement familier (bureau ou domicile) », se désole Adja Marie Diop. Pour faire face au tabagisme, ces acteurs entendent renforcer la législation pour qu’elle soit beaucoup plus coercitive. Ils souhaitent en outre que les autorités associent la lutte contre le tabac avec celle de la pauvreté, par la sensibilisation des couches de la population concernée.
NGOYA NDIAYE (Stagiaire)
NGOYA NDIAYE (Stagiaire)
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