4/19/12

Impact négatif du tabagisme passif chez les enfants et en milieu professionnel : De la nécessité d’instaurer des espaces non-fumeurs au Sénégal

Aux Etats-Unis et dans d’autres pays à la législation contre le ta­bac très forte, le fumeur n’a pas le droit de griller son tabac n’importe où. Les fumeurs sont «traqués» jus­que dans les rues, encore que là aussi, ils n’ont pas le droit d’essaimer la fu­mée aux alentours d’un public.
C’est avec ce procédé très contraignant que le pays de l’Oncle Sam a réussi à minorer de façon significative, le nombre de personnes touchées par le tabagisme passif. En effet, l’année dernière, sur les 600 000 morts du tabagisme des autres, enregistrés dans le monde, le continent américain n’en compte que 33 700 là où l’Afrique se retrouve avec 52 000 victimes. Seulement dans le lot des 600 000 morts, le Dr Abdoul Aziz Kassé nous a appris hier, que les 166 000 sont des enfants.
Un chiffre à la limite surréaliste, mais qui illustre à souhait, la nocivité du tabac surtout dans l’organisme d’un enfant. Au Sénégal, le cancérologue avertit l’opinion publique, que 47% des enfants sont exposés au tabagisme. Même s’il dit éprouver des difficultés à étayer ce chiffre de manière exhaustive, il affirme que ce pourcentage est assez crédible au regard de l’ampleur du tabagisme en public, dans ce pays. Alors que l’Article 3 de la Convention cadre de lutte contre le tabac ratifiée par le Sénégal, stipule qu’il faut «protéger les générations présentes et futures des conséquences sanitaires, sociales, environnementales et économi­ques dévastatrices de la con­som­mation du tabac et de l’exposition à la fumée du tabac en offrant un cadre pour les mesures de lutte an­titabac que les Parties devront mettre en place aux échelons national, régional, et international...»

Pour Dr Kassé qui a fait une présentation sur le tabagisme passif à l’intention des acteurs de la lutte contre le tabac, cet article est suffisant, pour voter la loi sur le tabac au Sénégal, ne serait-ce que pour protéger cette couche vulnérable de la population. Dans cette veine d’ailleurs, nombreux ont été les intervenants qui ont salué l’arrêté signé par l’ancien ministre de l’Education, portant interdiction de fumer en milieu scolaire. Aussi, la mesure de faire de l’hôpital de Grand-Yoff, un espace non-fumeur de même que le siège du ministère de la Santé a-t-elle été vantée. Sauf que, pour les acteurs anti-tabac, elle serait plus salutaire si tous les services de santé et même d’autres extérieurs à ce secteur, sont déclarés espaces non-fumeurs. Comme cela peut-être le cas dans certains milieux professionnels où la fumée du tabac pose de nombreux problèmes de santé, alerte le Pr Abdou­laye Samb, de la faculté de Méde­cine de l’Université de Dakar.

alyfall@lequotidien.sn

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