Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Eva Marie
Colle Seck, et son collègue de la Jeunesse, de l’Emploi et de la
Formation, Aly Koto Ndiaye, ont tous plaidé ce samedi contre l’ingérence
de l’industrie du tabac au Sénégal. Ils se sont également engagés à
doter notre pays d’une nouvelle loi anti-tabac.
Dans le contexte actuel marqué par le transfert de l’épidémie
tabagique des pays riches vers les pays pauvres, il urge de doter le
Sénégal d’une législation antitabac forte en transposant la
Convention-cadre de l’Oms pour la lutte antitabac (Cclat) dans son droit
interne avec des dispositions précises. Entre autres : Interdiction de
publicité, de promotion et de parrainage du tabac et de ses produits ;
conditionnement et étiquetage extérieur des produits du tabac portant
des mises en garde sanitaires pertinentes, accroissement de façon
raisonnable des taux de taxation et ou des prix des produits du tabac
pour réduire leur consommation ; renforcement de la lutte contre le
commerce illicite des produits du tabac. C’est en somme les assurances
données ce week-end par le ministre de la Santé et de l’Action sociale
aux acteurs sénégalais de lutte contre le tabac. Eva Marie Colle Seck
présidait ce samedi 2 juin la Journée mondiale contre le tabac, célébrée
par la communauté internationale le 31 mai dernier.
Le ministre de la Santé se dit, toutefois, conscient que cela ne
saurait se faire sans la détermination requise pour faire face aux
multiples et incessants assauts de l’industrie du tabac pour s’ingérer
dans l’élaboration de nos politiques de santé. Dans cette perspective,
elle rassure que le gouvernement veillera à l’application stricte de
l’article 5.3 de la Convention-cadre que nous avons ratifiée et qui
recommande aux Etats d’éviter que l’élaboration de leur politique de
santé en matière de lutte antitabac ne soit influencée par les intérêts
commerciaux de l’industrie du tabac. «Nous serons inflexibles parce
qu’il s’agit de choisir entre la Santé ou le tabac, la vie ou la mort»,
martèle Eva Marie Colle Seck.
Depuis deux ans, une loi antitabac traîne dans le bureau du ministre
de la Santé et attend d’être portée cette année à la prochaine
législature. Selon l’Oms, l’adoption et la mise en œuvre de cette loi
permettront au Sénégal de mettre un terme aux manœuvres et à la cupidité
de l’industrie du tabac qui remettent en cause les progrès engrangés au
prix d’énormes sacrifices par le pays dans le domaine de la santé. Le
ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Formation, Aly Koto
Ndiaye, est optimiste quant à son adoption par l’Assemblée nationale
avec l’avènement du président Macky Sall et le retour du Pr Eva Marie
Colle Seck à la tête de la Santé publique. «Il y a très bon espoir et je
reste persuadé qu’on va légiférer», souligne le ministre de la
Jeunesse.
Les enquêtes Global youth tobacco survey (Gyts) réalisées au Sénégal
en 2007 et portant sur les élèves âgés de 13 à 15 ans révèlent que :
20.1 % des garçons et 10.2 % des filles fument régulièrement. Elles
indiquent que 22,4 % des garçons et 23, 5 % des filles pensent que fumer
renforce les amitiés. 47,6 % des élèves qui fument vivent avec des
parents qui fument en leur présence ; alors que 82,3 % des élèves qui
fument veulent arrêter de fumer.
«Le ministère de la Jeunesse, comme ses pairs, s’insurge contre cette
ingérence de l’industrie du tabac et s’engage résolument à accompagner
tous les acteurs dans la lutte contre ce fléau des temps modernes»,
soutient Aly Koto Ndiaye. En termes de plaidoyer de comportements, le
ministre estime que la jeunesse sénégalaise se doit d’organiser une
campagne nationale de riposte pour sa propre protection et pour la
protection des populations sénégalaises contre les nuisances de ces
multinationales.
Abdoulaye SIDY http://www.walf-groupe.com/actualites/societe/5613--legislation-nouvelle-loi-contre-lingerence-de-lindustrie-du-tabac--les-assurances-des-nouvelles-autorites-du-senegal.html
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