Le mois de la lutte contre le tabac a démarré hier, à Gorée. En plus du verset coranique qui interdit l'usage du tabac, le président de la Ligue sénégalaise contre le tabac à demandé l'application de la convention cadre de l'Organisation mondiale de la santé.
La Ligue sénégalaise contre le tabac (Listab) a démarré le mois de la lutte contre le tabac hier, sur l'île de Gorée. Le choix de ce lieu n'est pas le fruit du hasard. Le président du Listab, Abdou Aziz Kassé, a fait savoir que «tout a commencé à Gorée».
«Ce sont nos ancêtres esclaves qui ont été déportés vers les terres de productions de tabac». Poursuivant sa réflexion, Dr Kassé a estimé que « les compagnies de tabac sont en train de nous revendre ce tabac, pour bâtir leur richesse». Ceci a suffit pour que le président de la Listab déclare que «ces compagnies de tabac sont en train de nous imposer une forme d'esclavagisme». Après la traditionnelle prière du vendredi, l'imam de la mosquée de Gorée, Hamidiatou Dia, a axé son prêche sur le tabac. Il a certifié que la plante du tabac est née de la pisse de Satan. «Il n'y a rien de plus mauvais que le tabac», a-t-il tonné. Et selon le Coran, a affirmé Imam Dia, «tous les fumeurs qui ne se repentissent pas avant leur mort iront brûler en enfer». «Dieu et son prophète Mohamed n'aiment pas le tabac», a soutenu Imam Hamidiatou Dia. C'est dans ce sens qu'il a salué et prié pour la cause défendue par la Listab. «En luttant contre le tabac, la Listab lutte pour l'islam», assure-t-il.
Silence ! Ils perdent la vie...
Dans son allocution, Dr Abdou Aziz Kasse a tenu à observer une minute de prière pour la mémoire des morts. Mais durant cette minute, «neuf tabagiques ont perdu la vie», a informé Kassé. Chaque année, c'est l'équivalence de la moitié de la population sénégalaise qui meurt à cause du tabac. Parmi ces morts, les 600 mille sont victimes du tabagisme des autres. Et pire, «tout est question d'argent», a déploré Docteur Kassé. En effet, une somme de 600 milliards est annuellement versée aux compagnies de tabac. Et se sont les pays pauvres qui paient les 83% de cette somme. «Puisque les pays riches refusent de se plier à cette arnaque, les compagnies de tabac se tournent vers nos pays». Mais dans nos pays pauvres, les industries du tabac trouvent un environnement juridique qui leur est favorable. Devant ce fait, l'hypothèse de Docteur Kassé, est qu’ « il ne reste plus qu'à accepter ou à refuser cette forme d'esclavagisme». C'est dans ce sens qu'il a rappelé à l'Etat son serment de «servir la nation». Docteur Kassé invite donc les autorités étatiques à traduire en texte de loi la convention cadre que l'Organisation mondiale de la santé, établie pour lutter contre le tabac .
SOURCE : La Tribune ParAhmed Bachir NDIAYE
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