3/30/12

Baaba Maal renonce au tabac

Wal Fadjri : C’est votre maladie qui vous a conduit à vous rebeller contre la cigarette ?
Baaba MAAL
: (Rires) Il y a une rébellion contre tout ce qui peut être un frein à la santé. Parce qu’après la maladie, je me suis organisé pour savoir comment aborder ma vie, pour savoir qu’est-ce qu’il faut laisser de côté et comment gérer mes repos. Cela m’a permis de me rendre compte que la santé est très importante, surtout pour un chanteur, mais au-delà, je dirai pour n’importe quel être humain.
Et c’est encore davantage important pour les Africains. Nous nous disons que nous avons des défis à relever. L’Afrique ne peut plus être ce continent à la traîne. Nous revendiquons nos droits. Nous voulons que les gens nous respectent. Cela nous pousse à être forts et très consistants. Mais pour être fort et consistant, il nous faut être en bonne santé. Aujourd’hui, pour moi, tout ce qui nuit à la santé, je dois mettre un terme à cela, en tant que symbole pour cette jeunesse africaine.
Même si cela me plaît du fond de mon cœur,il y a un choix à faire. Je veux danser sur la scène. Je veux voyager et je sais que ce n’est pas facile de voyager pendant tout un mois avec un groupe de
musiciens. Pour aller de pays en pays, il faut être en très bonne santé.
Puisque j’ai promis à une maison de disque, à un pays, à des musiciens d’être leur leader, il y a des sacrifices à faire ; même si cela ne me plaît pas. Maintenant, je me rends compte que c’est même un avantage pour moi d’être en bonne santé. Parce que je retrouve ma voix. Je retrouve ce qui faisait que quand je regardais les gens autour de moi, je remarquais les gestes ; j’appréciais les mots à leur juste valeur, par exemple, quand les gens me parlent.
Je redécouvre la vie. Et je ne veux plus perdre cet acquis. Donc, pour moi, je dis non dorénavant à la cigarette !
Wal Fadjri : Vous avez l’impression d’être sorti d’un gouffre ?
Baaba MAAL : Bien sûr ! Parce que je redécouvre les odeurs, les couleurs, les très bonnes sensations, le goût pour l’alimentation. A chaque fois que quelqu’un prépare un plat, j’ai envie d’y goûter. Cela faisait très longtemps que j’avais perdu l’appétit. Et je sais que la cigarette y était pour beaucoup
Wal Fadjri : N’avez-vous pas peur de recevoir les contre-coups des firmes de tabac qui investissent beaucoup d’argent dans le monde de la musique ?
Baaba MAAL
: De toutes les façons, depuis plus de cinq ans, je
n’ai pas cherché à avoir un sponsor dans les firmes de tabac. Et par rapport à mon rôle comme émissaire du Pnud pour la jeunesse, il y a quand même une image à respecter. Je me bats avec certains de mes musiciens quand je les vois venir près de la scène avec une cigarette. Je n’aimerais pas que les photographes prennent cette image et aillent présenter le groupe du Dandé Leñol avec cette image. Parce que cela ne colle pas avec cette prétention de vouloir donner des conseils à une jeunesse pour qu’elle soit saine. Mais, de toutes les façons, nous pouvons trouver des sponsors un peu partout. Il n’y a pas que des firmes de tabac comme sponsors. Je ne vais pas en guerre contre elles. Mais chacun a le droit d’avoir un choix personnel. (A suivre)
Propos recueillis à Podor par Mbagnick NGOM Source : Walf lundi 26 novembre 2007 http://sunugalsene.com/Baaba-Maal-renonce-au-tabac.html

No comments:

Post a Comment